Par Rose et Gilles Gandy
On présente souvent les ennéatypes 9 comme étant mous, lymphatiques, paresseux, toujours en retard, etc.
Pourtant, cette vision (caricaturale) est quelquefois à l’opposé de la réalité vécue par la personne, ce qui l’empêche de se reconnaître dans l’ennéatype. Pourquoi ?
L’énergie qui alimente le 9 est une énergie dynamique, mais anesthésiée ou détournée d’un objectif de réalisation personnelle. Si l’anesthésie peut se vivre comme du « rien », sans action, il n’en reste pas moins que le point 9 se situe entre :
– Le point 8 qui est une énergie puissante et infatigable,
– Le point 1 qui est une énergie puissante et infatigable, elle aussi !
Par conséquent, le 9 peut se reconnaître hyper-actif comme un ennéatype 1 ou 8.
La différence, c’est que le 9 n’agit pas pour lui ! Son hyper-activité est une forme de « narcotisation ». Il s’oublie dans son travail.
Et c’est là qu’il rencontre son « gardien du seuil » en la personne du « cadavre sanglant » du Taoïsme. Ce dernier va le « pousser à faire », à entreprendre, à construire, mais pour les autres. Au début, il se satisfait de ce fonctionnement, car cela flatte un égo qui l’innocente (il travaille pour les autres, pas pour lui).
Mais en vieillissant, la mécanique du corps faiblit, et le besoin de réalisation personnelle augmente. C’est là qu’il peut vraiment voir son saboteur à l’œuvre, et décider d’agir pour « lui ».
C’est en cela que l’ennéatype fonctionne à l’envers de tous les autres :
– tous les ennéatypes sont des personnages qui se construisent autour d’un égo qui veut exister d’une certaine façon, croyant ainsi échapper à la peur. Mais en vieillissant, ils doivent déconstruire ces personnages. On dit qu’ils passent du « je » au « nous ».
– l’ennéatype 9 se construit autour de « l’oubli de soi ». En vieillissant, il doit construire un intérêt personnel, à l’inverse des autres. Il passe du « nous » au « je » !
C’est l’une des conditions fondamentales pour que le saboteur interne ne réduise pas à néant tout le travail qu’il a entrepris !