Vu et analysé par Rose et Gilles Gandy

C’est un film français de Jean Becker, sorti en 2001, est une adaptation du film La Poison (1951) de Sacha Guitry.

Avec Jacques Villeret (ennéatype 9) et Josiane Balasko (ennéatype 8) dans les rôles principaux.

Les jeux de rôles sont parfaitement joués par les acteurs (évidemment, ce sont leurs propres ennéatypes qu’ils jouent !) et l’histoire, la mise en scène, les dialogues… tout est cohérent.

Un film à déguster pour s’immerger dans la vie intime de deux ennéatypes typiques !

NB : le film met en scène l’univers des instinctifs et de ceux qui sont proches (les 7) ou sur les flèches (6). Il y a peu d’allusions aux ennéatypes d’image (2, 3, 4), ni au 5.

Pourquoi est-il important de voir ce film ? Il met en scène les trois instinctifs 8 – 9 – 1

L’histoire du film met en scène la violence contenue – ou exprimée – des personnalités instinctives de l’Ennéagramme . Et on y croit ! Tout le village va prendre partie pour le « gentil » 9 joué par Jacques Villeret, contre la « méchante » 8 qui terrorise son pauvre mari (et pas que !), jouée par l’excellente Josiane Balasko.
Le troisième instinctif, l’ennéatype 1 se retrouve dans au moins deux personnages.
– L’excellent André Dussollier qui joue un 1 aile 2 (que l’on appelle justement l’avocat) dans le rôle de Maître Jacquard.
– Dominique Lavanant qui joue une 1 typique dans le rôle de Mlle Goudilleux, la pharmacienne.
Cerise sur le gâteau : ce ne sont pas les seuls ennéatypes à remarquer !
– Jean-Michel Martial, parfait dans le 7 qui va faire rêver un court instant la 8 dans le rôle de Jacky Lévêque, l’infirmier.
– Suzanne Flon est parfaite en institutrice loyale et droite (6 sociale) dans le rôle de madame Blondeau, dite « Maîtresse », l’ancienne maîtresse d’école de Joseph.
– Daniel Prévost joue un 7 qui cherche à manipuler la cour dans le rôle de l’avocat général.
– Etc.

Pour aller plus loin

  • Joseph, Jojo le 9 (Jacques Villeret) : il joue une aile 8 « arbitre » qui prend sur lui, mais dont la cocote intérieure continue de bouillir. Et l’on voit la violence et les idées de meurtre surgir de ce personnage « gentil », violence longtemps anesthésiée. Il n’a jamais compté, a été trouvé « au bord de la route », et il se réfugie comme bon nombre de 9 dans la nature, les animaux, fuyant la « méchanceté » du monde. Au final, il la rencontre quand même (ce que tu veux éviter se manifeste) ! Il collectionne les timbres, et devra vivre une séparation brutale quand elle les jette dans le feu. Mélange de naïveté et de sagesse, avec des accès à la « vérité » du 8, comme adore le jouer Villeret. On voit aussi comment la flèche de désintégration l’envoie vers le 6 avec un calcul mental de « vieux bleu » : « comment me débarrasser de cette terreur de Lulu (il est soutenu par le village) et ne pas avoir la tête coupée par la guillotine ? ». Séparation symbolique ultime du cadavre sanglant séparé de la tête pensante ?
  • Lulu, la 8 (Josiane Balasko) : construite sur une blessure d’enfance non digérée, et dont elle veut se venger. Tout le monde paiera ! Y compris son mari qu’elle traite de « couilles sèches », lui faisant payer le manque de douceur dans lequel elle s’est enfermée. On retrouve bien la dualité du cadavre sanglant, surtout dans la scène où elle reçoit des touchers agréables de la part de l’infirmier, et où elle découvre la sensualité du corps. Bref moment de bonheur avant que tout ne revienne à la « normale » : violence, agressivité, souffrance… jusqu’à la mort ! Le cadavre sanglant aura sa pitance…
  • Maître Jacquard, le 1 : dans sa recherche d’être du côté du « bien », fasciné par la défense des « causes perdues », mais refusant de défendre le mal, il joue très bien la dualité de l’aile 2. Rester droit dans ses bottes, mais magouiller et maquiller la vérité pour qu’elle bascule dans son camps ? Terrible pour son juge interne… Il frôle la catastrophe à se retrouver lui-même… jugé !
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